L’âge d’accès à la retraite progressive, dispositif permettant de travailler à temps partiel tout en percevant une fraction de sa retraite, est abaissé à 60 ans pour les assurés de tous les régimes, à compter du 1er septembre 2025.
Retraite progressive : ce qui change au 1er septembre 2025
Deux décrets publiés au Journal officiel le 23 juillet 2025 fixent l’âge d’accès à la retraite progressive à 60 ans, au lieu de l’âge légal moins deux ans (par exemple 62 ans pour les générations nées en 1968). Cette mesure s’appliquera à toutes les pensions prenant effet à compter du 1ᵉʳ septembre 2025.
Elle résulte de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) sur l’emploi des seniors signé par les partenaires sociaux le 14 novembre 2024.
Qu’est-ce que la retraite progressive ?
La retraite progressive est un dispositif qui permet à un actif en fin de carrière de passer à temps partiel, tout en touchant un pourcentage de sa pension de vieillesse calculée en fonction des droits à la retraite qu’il a acquis. Le pourcentage dépend de la durée du temps de travail. Par exemple, si le senior travaille l’équivalent de 60% d’un temps complet, il percevra 40% de sa retraite.
La pension versée permet de compenser tout ou partie de la baisse de revenus professionnels engendrée par le passage à temps partiel. En définitive, la retraite progressive vise à aménager une transition en douceur entre la vie professionnelle et la retraite, sans (trop) perdre en pouvoir d’achat.
Quels sont les actifs éligibles à la retraite progressive ?
La dernière réforme des retraites a étendu la retraite progressive à l’ensemble des actifs, quel que soit leur statut professionnel. Auparavant, le dispositif était réservé aux salariés du secteur privé, aux artisans, aux commerçants et aux exploitants agricoles.
Depuis le 1er septembre 2023, les fonctionnaires, les agents des entreprises et établissements publics (SNCF, EDF, RATP, Banque de France…) et les professionnels libéraux (médecins, avocats, architectes, notaires, experts-comptables…) y ont accès. À savoir : les salariés et fonctionnaires déjà en temps partiel peuvent, eux aussi, basculer en retraite progressive.
Dès le 1er septembre 2025, l’abaissement à 60 ans de l’âge d’ouverture de la retraite progressive concernent :
- tous les assurés du régime général etdes régimes spéciaux (régime de la fonction publique de l’État, régime des salariés et non-salariés agricoles, régime des professions libérales, régime des avocats) ;
- les agents publics de l’État, des collectivités locales, et les ouvriers des établissements industriels de l’État.
Les conditions à remplir pour bénéficier de la retraite progressive
- Avoir 60 ans (quelle que soit votre année de naissance) si votre retraite progressive prend effet à partir du 1er septembre 2025,
- Avoir validé au moins 150 trimestres de cotisation (37,5 ans), tous régimes de base confondus,
- Travailler de 40 % à 80 % d’un temps plein pour les salariés, de 50 % à 90 % d’un temps plein pour les fonctionnaires, ou réduire de 20 % à 60 % son revenu professionnel pour les indépendants.
Les avantages et inconvénients de la retraite progressive
Les avantages
Les actifs en retraite progressive continuent de travailler et donc de cotiser. Ils se créent ainsi des droits de retraite supplémentaires. Lorsqu’ils partent à la retraite, leur pension de vieillesse est recalculée en prenant en compte les droits nouveaux.
Les salariés en retraite progressive font toujours partie des effectifs de leur entreprise. Au même titre que les autres salariés, ils bénéficient :
- Des augmentations de salaire annuelles collectives
- Des plans de formation
- Des jours de réduction du temps de travail (RTT)
- Du comité d’entreprise (CE)
- Des tickets restaurant ou de l’accès au restaurant d’entreprise
- De la prise en charge d’au moins 50% de l’abonnement aux transports en commun
- De la prise en charge d’au moins 50% de la mutuelle d’entreprise
- De l’affiliation au contrat collectif de prévoyance
- Des dispositifs d’épargne salariale (participation, intéressement, abondement de l’employeur, PEE, actionnariat salarié…)
- Des dispositifs d’épargne retraite collective (Perco, PERECO, article 83, PERO...).
Les inconvénients
- La fraction de la retraite versée ne couvre pas toujours la baisse du revenu professionnel due au passage à temps partiel
- L’actif cotise moins et s’ouvre donc moins de droits à la retraite
- Le salarié ou le fonctionnaire doit obtenir l’autorisation de son employeur pour passer à temps partiel et ainsi basculer en retraite progressive
- Le salarié ou le fonctionnaire doit attester, tous les ans, à sa caisse de retraite qu’il respecte bien la durée requise de temps de travail (voir ci-dessous).