Une surcote parentale a été mise en place dans le cadre de la réforme des retraites de 2023. Ce dispositif permet une augmentation de la pension de retraite de base, à raison d’une majoration de 1,25 % pour chaque trimestre travaillé après l'âge de 63 ans. Il s’agit de compenser partiellement l’effet du recul de l’âge légal sur les majorations de trimestres retraite pour enfant.
Pour quelles raisons a été mise en place une surcote parentale ?
Dans le régime général, il est possible d’acquérir des trimestres supplémentaires pour chaque enfant :
- 4 trimestres au titre de la maternité ou de l’adoption qui sont attribués à la mère ;
- 4 trimestres au titre de l’éducation, dont au minimum 2 doivent être attribués à la mère ; le ou les trimestres restant peuvent être attribués au père.
Combien pourraient précisément vous être attribués ? Rendez-vous sur notre simulateur pour estimer les trimestres supplémentaires enfants pour la mère.
Ce que permettent exactement les trimestres retraite enfant
Ces trimestres de majoration ne modifient évidemment pas l’âge légal mais peuvent servir à atteindre le taux plein plus rapidement.
Or le recul de l’âge légal instauré par la réforme des retraites peut engendrer, pour certains parents, la perte du bénéfice de la majoration accordée pour la naissance et l’éducation d’un enfant.
L'obsolescence de certains trimestres supplémentaires pour les mères
Avec la réforme des retraites de 2023, des femmes auront atteint l’âge du taux plein grâce aux trimestres retraite pour enfants (maternité, éducation) AVANT l’âge légal de 64 ans ! Or, elles devront désormais travailler jusqu’à cette échéance. Elles perdent donc, en tout ou partie, le bénéfice de ces trimestres : ils ne leur permettent pas de partir plus tôt à la retraite.
Compenser la majoration de durée d'assurance pour les mères
Pour lutter contre l’obsolescence de certains trimestres supplémentaires, la réforme des retraites prévoit une majoration de la pension de retraite pouvant aller jusqu’à +5% pour certaines mères et certains pères.
Qui a droit à la surcote ?
Cette surcote est applicable dès lors que le parent, peut faire état dès l’âge de 63 ans :
- Du nombre de trimestre requis pour partir à taux plein en fonction de son année de naissance ;
- Et ce, en ayant obtenu au moins 1 trimestre de majoration de durée d’assurance au titre de la maternité, de l’adoption ou de l’éducation des enfants.
Comment fonctionne la surcote ?
Il s’agit donc bien de continuer à travailler jusqu’à 64 ans (âge légal de départ à la retraite) mais de bénéficier d’une majoration de la pension de retraite de + 1,25 % par trimestre supplémentaire travaillé entre 63 et 64 ans. C’est une compensation financière pour des trimestres enfants devenus dans certains cas inutiles. Un exemple pour mieux comprendre Une femme née en 1964 a travaillé 1 an de plus, soit 4 trimestres supplémentaires, entre ses 63 et ses 64 ans. Sa surcote parentale sera donc de 1,25 % x 4 = 5 %. Si sa retraite annuelle de base est de 15 000 €, la surcote parentale ajoutera 750 € (5 % de 15 000 €) à sa pension.
A noter que l'impact de la surcote parentale peut varier en fonction du nombre de trimestres supplémentaires travaillés et du montant de la pension de base.
Bon à savoir
Chaque trimestre supplémentaire travaillé entre 63 et 64 ans augmente la pension de 1,25 % mais attention : cette augmentation est plafonnée à 5 %, soit 4 trimestres. Si un parent remplissant les conditions évoquées (cf ci-dessus) travaille 2 trimestres supplémentaires, il percevra à la retraite une pension majorée de 1,25% x 2 soit 2,5 %. En revanche, s’il travaille 5 trimestres supplémentaires, sa majoration sera calculée sur la base de 4 trimestres seulement = 1,25% x 4 soit 5 %, malgré le cinquième trimestre, car la surcote est plafonnée à 5 %. D’où l’importance de bien planifier sa fin de carrière pour optimiser le bénéfice de la surcote parentale.
Au-delà de la surcote parentale : exemples de solutions pour compléter sa retraite
Comme vu précédemment, la surcote parentale vise à compenser l'effet potentiellement négatif de la réforme des retraites sur les trimestres retraite pour enfant. Son objectif est donc plutôt "réparateur" que directement conçu pour préparer votre retraite. Pour améliorer sensiblement votre future pension, il faut envisager des solutions individuelles. Selon vos capacités financières, les années qui vous restent à travailler, ou votre stratégie patrimoniale... vous pourrez opter pour les moyens les mieux adaptés. Par exemple :
- Le Plan d'Epargne Retraite (PER), qui vous permet d'épargner pour consolider votre futur complément de revenus, tout en réduisant d'ici là vos impôts chaque année (vous pouvez déduire vos versements de votre revenu imposable). A noter que votre épargne est bloquée jusqu'à votre départ en retraite.
- L'assurance vie est une solution d'épargne qui peut servir une grande diversité d'objectifs, dont la retraite. Elle offre également des avantages fiscaux : dès 8 ans, un abattement sur les retraits et l'exonération sous conditions des sommes transmises en cas de décès. A la différence du PER, votre épargne peut être débloquée en cas de besoin avant la retraite.
- L'investissement locatif représente une autre solution intéressante. Acheter un bien immobilier que vous mettez en location vous permet de constituer des ressources complémentaires une fois en retraite (voire avant !) grâce aux loyers perçus.