Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 intègre des mesures d'amélioration des retraites des mères de famille.
Pourquoi le gouvernement veut-il améliorer les retraites des mères ?
L’article 45 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, présenté le 14 octobre 2025 en Conseil des ministres, prévoit deux mesures d’amélioration des droits à la retraite des mères de famille. Dans l’exposé des motifs, il est rappelé que les femmes perçoivent, en moyenne, des retraites inférieures de 38 % à celle des hommes ou 26 % inférieures à celles des hommes en tenant compte des pensions de réversion perçues en leur qualité de conjoint survivant.
Cet écart résulte de trois phénomènes :
- l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes (un écart d’un peu plus de 14% entre les femmes et les hommes du secteur privé (à temps plein),
- le recours plus massif au temps partiel chez les femmes,
- et les carrières davantage « hachées » chez les femmes à cause des périodes de maternité.
Or, « le législateur a récemment fixé dans la loi un objectif de suppression des inégalités entre les sexes des montants de pensions liquidées à compter de 2050, avec une étape intermédiaire de résorption de moitié à horizon 2037 », rappelle l’exposé des motifs dudit article.
C’est pour toutes ces raisons que le gouvernement a souhaité profiter du PLFSS 2026 pour améliorer les droits de retraite des femmes, et plus particulièrement des mères de famille.
Quelles sont les mesures d’amélioration des droits des femmes intégrées dans le PLFSS 2026 ?
Un calcul des retraites de base plus avantageux
Dans le secteur privé, le salaire annuel moyen (SAM) qui est un des éléments pris en compte dans le calcul de la retraite de base est calculé sur la moyenne des 25 meilleures années de rémunération. Le PLFSS 2026 prévoit que le SAM serait calculé sur la moyenne des 24 meilleures années de carrière pour les mères d’un enfant et sur la moyenne des 23 meilleures années pour les mères de deux enfants et plus. Cette nouvelle mesure devrait accroître, selon le dossier de presse du projet de Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, le montant des retraites de base des mères de famille de 50 % en moyenne.
Cette mesure s’appliquerait aux mères salariées, salariées agricoles, agricultrices, commerçantes, artisanes et aux dirigeantes d’entreprises non salariées. Le gouvernement réfléchit à élargir la disposition aux fonctionnaires, sachant que la retraite de base des agents de la fonction publique est calculée sur la moyenne des six derniers mois de rémunération (hors primes).
Le nouveau calcul des retraites de base des mères de famille devrait être précisé par décret et devrait entrer en vigueur à compter du 1er janvier 2026. Il s’appliquera aux mères qui liquideront leur retraite à compter de cette date sous réserve que ce PLFSS 2026 soit définitivement adopté d’ici le 31 décembre prochain.
Le départ anticipé à la retraite pour carrière longue des mères facilité
La retraite anticipée pour carrière longue permet aux actifs qui ont commencé de travailler jeune et qui disposent de tous leurs trimestres de cotisation de prendre leur retraite plus tôt. Depuis la réforme des retraites de 2023, il est possible de partir à la retraite anticipée pour carrière longue :
- à 58 ans pour les assurés qui ont validé cinq trimestres (pour ceux nés entre le 1er janvier et le 31 septembre) ou quatre trimestres (pour ceux nés entre le 1er octobre et le 31 décembre) avant la fin de l’année civile de leur 16ème anniversaire ;
- à 60 ans pour les assuré qui ont validé cinq ou quatre trimestres avant la fin de l’année civile de leur 18ème anniversaire ;
- à 62 ans avec cinq ou quatre trimestres validés avant la fin de leur année civile de leurs 20ème anniversaire, ou à 63 ans avec cinq ou quatre trimestres validés avant la fin de l’année civile de leur 21ème anniversaire.
Le PLFSS 2026 prévoit que les majorations de durée d’assurance (MDA) seront comptabilisées dans la prise en compte de la durée de cotisation, dans la limite de deux trimestres par enfant, pour permettre l’ouverture des droits à la retraite anticipés pour carrière longue. Les MDA regroupent les trimestres octroyés au titre de la naissance ou de l’adoption d’un enfant, ainsi que les trimestres octroyés au titre de l’éducation de l’enfant. Elles sont attribuées à la mère (les trimestres d’adoption et/ou d’éducation peuvent être partagés avec l’autre parent, sous conditions).
Les MDA s’élèvent à huit trimestres par enfant dans le secteur privé. Dans le secteur public, elles sont fixées à quatre trimestres par enfant pour les enfants nés ou adoptés avant le 1er janvier 2004 et à deux trimestres par enfant pour ceux nés à compter de cette date.
L’ajout de ces deux trimestres par enfant devrait être effectif à partir du 1er septembre 2026 et permettrait à plus de 13 000 femmes nées à partir de 1970 de bénéficier d’un départ à la retraite anticipé. Mais, il faudra attendre le vote définitif du PLFSS 2026 pour s’assurer de l’adoption définitive de cette disposition.
