Racheter des trimestres : est-ce forcément une bonne idée ?

Mise à jour le 22/09/2023

Racheter des trimestres : est-ce forcément une bonne idée ?

La question peut surprendre, car des trimestres manquants dans une carrière impliquent une décote de la future retraite. Celle-ci en effet ne sera pas calculée sur le taux plein. Rappelons que ce taux plein garantit de percevoir comme pension de retraite de base 50 % de son salaire annuel moyen dans le régime général. Alors pourquoi douter de l’utilité du rachat de trimestres ?

En réalité, tout dépend, pour chacun, de son historique de carrière, des montants en jeu et des perspectives d'avenir. On peut racheter des trimestres (12 au maximum) dans plusieurs cas, les plus courants étant les suivants :

  • Études supérieures suivies et sanctionnées par un diplôme d’État.
  • Années de carrière incomplètes (quand le salaire n’a pas suffi pour valider 4 trimestres).

Rappel : à quel âge peut-on percevoir une retraite sans décote ?

À partir de 64 ans, si on a réuni tous ses trimestres

Depuis la réforme des retraites 2023, 64 ans étant l’âge légal minimum de départ en retraite à partir de la génération 1968, l’assuré doit valider 172 trimestres. Entre les générations 1960 et 1967, vous pouvez prétendre à un départ entre 62 et 63 ans et 9 mois et avoir validé entre 167 et 172 trimestres.

À 67 ans, âge du taux plein automatique

Quel que soit le nombre de trimestres validés, à partir de 67 ans, le taux plein est acquis automatiquement. La pension est calculée sans décote et est alors égale à 50 % (taux maximum) du salaire annuel moyen.

Pour de nombreux assurés, le départ à la retraite à 64 ans reste théorique : longues études, carrières discontinues, pause professionnelle pour élever des enfants… Dès lors, quid du rachat de trimestres pour pallier le manque à gagner prévisible ?

Le rachat de trimestres : une opération pas forcément rentable

Le coût d’un rachat est fonction de plusieurs critères :

  • choix entre différentes options selon les régimes,
  • niveau des revenus,
  • âge au moment du rachat.

Plus on rachète jeune (il est possible de racheter dès 20 ans), plus l’opération est avantageuse. Le coût augmente avec l’âge mais, en général, les ressources également. Cependant, la question aujourd’hui est moins celle du coût que de la pertinence même du rachat.

Une solution qui pourrait devenir contre-productive

Il serait logique de racheter ses trimestres le plus tôt possible, pour profiter d’un moindre coût et bien anticiper. En effet, avant l’âge du taux plein automatique (67 ans), le montant des pensions dépend de la durée de cotisations.

… Sans oublier l’évolution de chaque situation

Autre élément à considérer : le caractère potentiellement « à fonds perdus » du rachat. En effet, le départ en retraite peut se faire plus tard que prévu. Exemple : on rachète très tôt des trimestres, en calculant un départ en retraite à 64 ans. Or l’évolution des besoins (études plus longues des enfants, aide à une personne dépendante…) ou une opportunité de carrière font qu’on travaille jusqu’à 67 ans, voire au-delà. Dans cette hypothèse, ce rachat s’avère une pure perte financière : l’âge du taux plein automatique étant atteint, il n’y a rien de plus à percevoir que la pension à taux plein. Le coût du rachat n’est pas récupérable. Un risque d’autant plus fort que le chômage en fin de carrière reste hélas répandu. Or dans ce cas, si la prise en charge par Pôle Emploi peut suffire à conduire jusqu’à l’âge d’un taux plein, à quoi aura servi de racheter des trimestres ?


Un rachat de trimestres reste intéressant s’il a lieu maintenant, alors que le critère « trimestres » n’est pas encore remis en cause et si on est dans l’année qui précède son départ en retraite. En revanche, si on est encore éloigné de cette perspective, il vaut mieux sans doute attendre de voir quelle sera l’évolution du système.

À lire aussi

  1. L’essentiel sur le montant de la pension de retraite
  2. Quel est le nombre de trimestres nécessaire pour la retraite ? Calcul et tableau
  3. Quels droits donnent les stages, l’alternance et l'apprentissage pour la retraite ?